Ce concept n’est pas nouveau, dans la région des programmes ont vu le jour dès les années 80 et continuent de faire le bonheur de leurs habitants. Mais un nouveau décret de 2015 issu de la loi ALUR améliore, facilite et sécurise grandement ce type de montage pour la construction de nouveaux logements, du simple achat groupé en autopromotion à la création d’une société coopérative d’habitant.
Un format alternatif de production du logement pour repousser les limites
L’habitat participatif permet de produire son logement hors des standards limitants de la production de masse. Vous pouvez personnaliser votre maison comme avec un architecte. Vous pouvez mutualiser vos moyens avec vos voisins pour produire du collectif comme les grands promoteurs. Vous pouvez faire ce collectif dans des territoires ruraux trop habitués à la facilité des lotissements individuels. Vous pouvez reconvertir du patrimoine ancien comme une vieille ferme, une ancienne brasserie ou un château en ruine en habitat authentique et pittoresque.
Responsabiliser l’habitant en le formant et en l’intégrant dans un groupe, et en le faisant participer.
L’émergence d’un programme d’habitat participatif s’accompagne d’un cursus de sensibilisation (formation) des habitants aux nombreuses problématiques induites par la construction d’immeubles. Ainsi avec ces nouvelles connaissances l’habitant pourra faire des choix écologiques en connaissance de cause. De plus, sous l’effet du groupe il sera plus enclin à faire des choix responsables et non individualistes.
Le groupe de futurs usagers participe au montage immobilier. Souvent il assure lui-même la maîtrise d’ouvrage. Le groupe participe également à la conception en lien avec l’architecte. Pour l’aider à s’organiser le groupe est aidé, par un assistant à la maîtrise d’ouvrage spécialisé en habitat participatif, sur les aspect juridiques et financiers d’opérations immobilières mais aussi sur la gestion psychologique et comportementale d’un groupe novice.
Le décret 2015-1725 du 21/09/2015 définie 2 types de société d’habitat participatif pour 2 tendances : la « société d’attribution et d’autopromotion », un achat groupé simple, et la « société coopérative d’habitants » qui offre davantage de possibilité de mutualisation de moyens et de vie associative.
Protéger l’usager contre la spéculation immobilière, l’inflation du coût du logement, et l’urbanisme bon marché
L’habitat participatif contient des mesures anti-spéculatives comme des contraintes d’engagement dans le temps et plafonnement des prix à la revente.
L’habitat participatif n’est pas un label publicitaire pour vendre plus chère ou facilement, se débarrasser d’invendus ou de terrains pollués, ou
rendre présentable un programme plus large qui n’est en rien vertueux.
L’habitat participatif entend améliorer la qualité des logements en utilisant les leviers de la mutualisation des moyens et de la personnalisation. Alors que la tendance actuelle est de réduire les surfaces et/ou la qualité architecturale pour maintenir des prix stables malgré divers frais qui augmentent comme l’achat du terrain ou la performance thermique. L’habitat participatif peut faciliter le développement de l’habitat collectif qui permet de densifier les quartiers existants, en faisant de la couture urbaine et/ou en construisant plus haut. Dans la ville dense et compacte, la mutualisation des moyens est instinctivement plus forte : le maillage de services publics, de réseaux et de transport à produire est plus restreint, de même que les pollutions induites.
Alexis 09/2019